mandebala.net

taara

Ames, David, prod. 1955. Wolof Music of Senegal and The Gambia. Folkways, P462. Reissued 1976, FE 4462.

(Tara)

This song was written for Sehu Omar Fatiyu, a famous Tukulor holy-man who fought a holy war.

Diabate, Massa Makan. 1970. Janjon, et autres chants populaires du Mali. Paris: Présence Africaine.

(Tara)

pp. 85–96

Le vieux Djigui Kouyaté à Banamba nous a chanté la Tara en la consacrant à la mémoire de Moustapha Diabaté, le griot de Madani, petit-fils d'El Hadj Omar ; Diely Baba Sissoko, qui anime les émissions culturelles de Radio-Mali est de cet avis. D'autres traditionalistes soutiennent que la Tara a été composée par un génie en l'honneur d'El Hadji Omar, revenant de La Mecque.

« A tara » veut dire
Il est parti (pour la guerre).
« A tara » veut dire aussi
Il est parti (pour le dernier voyage).

Mais les paroles de la Tara nient la mort, car Tara est le souvenir de ceux qui ont « bâti de pierres vives » pour être continués...

(1) Dialecte malinké.

— Tu as raison d'aimer la tara, me dit le vieux Jigi Kuyate. C'est sans aucun doute l'hymne le plus beau de notre pays.

La tara chante le guerrier
Sur le chemin des reconquêtes.
Et les chevaux au vol léger,
Et la veuve qui loin de geindre garde pour elle seule sa douleur intime.

La tara chante l'homme de qualité
Qui dit au passant : « Ma portee n'est jamais [condamnée, [sic]
Autour de mon plat en se serrant un peu,
Il y a toujours une place
pour celui qui passe. »

La tara chante la fraternité
A visage de nouveau-né.

« Mais tout ce qui nous est donné a une cause. Sais-tu d'où vient la tara ? Non ? Aussi, je vais le dire... » Le vieux Jigi Kouyate sourit en appliquant à son nkoni toute l'énergie de son corps :

« Les chevaux au vol léger, dit'il, nostalgique, et la veuve assise en un coin prospectant des souvenirs qu'éclairent un sourire d'enfant... »

Il se tut pour prendre son verre de thé et le dégusta lentement :

« Pour dire vrai, s'exclama-t-il, nous autres nyamakala, nous aimons ce quie est agréable ! Et l'on ne saurait trop nous le reprocher. Mais à l'occasion, nous acceptons le jus de tamarin si la nécessité l'exige. »

Il devint grave quand il ajouta : « La tara fut composée pour Mustafa, ce jeune nyamakala qui défia un prince de belle mort. »

Emu, il se mit à chanter :

« Il est parti, nous laissant
A notre solitude,
Celui-là qui offrait le repas servi
Comme la mère le lait de son sein.

Mais que le mauvais parent
Ne s'y trompe pas.
Kala Jula qu'on dit mort
Vivra pour nous.

Le voisin envieux est dans l'erreur,
Kala Jula qu'on dit mort
Vivra pour nous.

O vous, familles nyamakala de Ségou !
Combien était brave Mustafa,
Janbakate de père et de mère
Et second fils par sa naissance !

— En ce temps-là, reprit-il, Lamdo Julbe s'en allait combattre Muntaga à Nioro. Il avait dit à Madani : « Notre religion ne saurait pardonner au père qui armerait la main du neveu contre l'oncle. Aussi, tu resteras à Ségou. Les Bambara revendiquent leur patrimonine. Par ailleurs, un traité nous lie aux blancs. Ils vont se liguer contre toi ; retiens bien ce que je vais te dire : aux agissements des uns et des autres, réponds par la ruse. En tout cas, tu ne devras entreprendre nulle action armée sans t'en référer à moi. »

Et Lamdo Julbe s'en alla pour Nioro, laissant Jaminatu à sa douloureuse incertitude.

« La tara chante le guerrier
Sur le chemin des reconquêtes,
Et la femme qui n'a plus
Rien dans les doigts. »

Resté seul, Madani s'ennuya fort. Toutes ses journ'ees, il passait en de grandes discussions, et quand la colère s'emparait de lui, il se rappelait les conseils de son père et il transigeait.

Resté seul, Madani s'ennuya fort. Toutes ses journées, il passait en de grandes discussions, et quand la colère s'emparait de lui, il se rappelait les conseils de son père et il transigeait.

Le soir, il aimait, en sa riche demeure, s'entourer d'une cour de jeunes griots, tous de son âge. Ils évoquaient les exploits de son père, rajoutaient à la légende de son aïeul et lui prédisaient, à lui Madani un avenir du haut d'un mirador.

Mais bien vite Madani remarqua un jeune griot du nom de Mustafa. Il ne jouait ni du nkoni ni de la kora ; il s'asseyait toujours à la même place, loin du cercle. Avant de se retirer, tandis que les autres se confondaient en remerciements, lui s'inclinait et disait :

— Prince, en bien ou en mal la postérité entenra parler de toi.

Ces propos commencèrent par intriguer Madani, ensuite ils l'irritèrent. Enfin n'y tenant plus, il fit venir Mustafa.

— Ainsi, tu ne me remercieras jamais ? dit-il.

Et comme Kala Jula gardait le silence, il ajouta : « Et moi Madani, fils de Lamdo Julbe, descendant de l'illustre conquérant toucouleur, je jure de te combler de tant de bienfaits qu'un jour, au vu de tout Ségou, tu viendras te mettre à genoux devant moi, et tu diras : « Merci, fils de Lamdo Julbe. »

Alors seulement Mustafa parla.

— Et moi Mustafa, dit-il, moi qui ne puis invoquer un seul ancêtre pour donner plus de poids à mon serment, je jure donc sur mon seul honneur de ne le faire jamais.

Madani sourit avec malice et se retira dans ses appartements.


Le lendemain, quelle ne fut pas la surprise de Kala Jula arrivant au palais quand un garde vint l'informer que le prince réclamait sa présence.

Dans une salle ornée de tapis somptueux, il vit Madani assis sur un tara, prêt à prendre son repas. Il se leva et très courtois vint à sa rencontre.

— Mustafa, acceptes-tu de partager désormais mon repas ?

Son invité se figea dans une immobilité hautaine.

— En vérité, j'ai manqué à un usage bien de chez nous.

Et is goûta lui-même tous les mets servis.

Au cours du repas, Madani ne cessa d'interroger son hôte. Il apprit que Mustafa avait commencé par vivre de la terre. Elle donnait peu, juste pour lui et les siens. Un jour, des guerriers vinrent qui incendièrent ses champs. De désespoir, il embrassa le métier des armes, et tandis qu'il était loin, d'autres guerriers tuèrent sa femme et ses enfants.

« La tara chante l'homme
Qui au souvenir malheureux
Oppose une fierté sans bornes. »

Après le repas, Mustafa s'inclina légèrement et dit :

— Prince, en bien ou en mal la postérité entendra parler de toi.

Madani le reconduisit jusqu'à la salle où les autres convives festoyaient.

— Mustafa est mon ami, dit-il, mais aussi mon rival pour une question d'honneur. Qu'à l'avenir chacun de vous lui adresse ses remerciements.

Ainsi le soir après avoir recueilli tous les remerciements, Mustafa retournait auprès de Madani, s'inclinait et disait :

— Prince, pour ce beau festin, en bien ou en mal la postérité entendra parler de toi.

« La tara chante le guerrier
Sur le chemin des reconquêtes,
Et l'homme qui reconnaît
Les mérites de son rival. »

En peu de temps kala Jula devint célèbre dans tout Ségou. Les autres jeunes griots en éprouvèrent un vif ressentiment.

Madani, loin d'accorder le moindre crédit à leurs, bavardages, se montrait toujours plus généreux à l'égard de Mustafa. Un soir, tandis qu'ils dînaient, Madani frappa dans ses mains. Quatre jeunes femmes entrèrent dans la salle.

— Kala Jula, tu es jeune et déjà veuf. Veux-tu choisir une femme parmi celles que je te présente ?

— Un choix bien difficile !

— Certes non ! notre religion nous permet d'en prendre quatre. Elles sont donc toutes à toi.

Mustafa se leva, s'inclina légèrement et dit :

— Prince, en bien ou en mal la postérité entendra parler de toi.

— Tu ne me remercieras donc jamais ?

— si je m'oubliais à le faire, les quatre femmes que tu viens de m'offrir porteraient mon deuil.

— Et moi, fils de Lamdo Julbe, je t'y contraindrai par mes bienfaits.


Quelques jours plus tard, Madani fit fabriquer un sabre tout en or ; l'orfèvre orna le fourreau d'une belle ciselure. Le prince le mit bien en évidence, à la place de Mustafa. Et quand Kala Jula le vit, il le prit, le tourna et le retourna dans sa main.

— Ce sabre est vraiment digne du fils de Lamdo Julbe.

— Il te plaît tant ?... Ce sabre est-il beau, Mustafa ?

— En effet...

— Alors le fils de Lamdo Julbe te l'offre !

— Je dis qu'en bien ou en mal la postérité...

— Ainsi, tu ne me remercieras jamais ?

— J'aimerais mieux m'enforcer ce sabre au coeur.

— Que Dieu te garde longtemps en vie, Mustafa, car je dois me glorifier à tes dépens.

Un autre soir, devant toute la cour réunie, un marchand maure, en visite d'agrément en pays Bambara, offrit à Madani un cheval, le plus beau qu'on ait vu à Ségou. Tous les courtisans s'accordèrent pour soutenir qu'il provenait d'un croisement rare.

Madadani se tourna vers Mustafa.

— Et toi Kala Jula, ce cheval te plaît-il ?

— Beau il est en effet, mais...

— Alors le fils de Lamdo Julbe te l'offre !

— En bien ou en mal...

— Kala Jula ne remerciera jamais le fils de Lamdo Julbe ?

— S'il s'oubliait à le faire, Kala Jula s'en irait droit devant lui se précipiter du haut de la falaise avec ce beau cheval.

— Pour le triomphe du fils de Lamdo Julbe, Kala Jula doit vivre ! Si l'âme était divisible et Kala Jula en grand danger de mort, le fils de Lamdo Julbe lui donnerait volontier une part de la sienne.

— Kala Jula consentirait le même sacrifice pour le fils de Lamdo Julbe.

« La tara chante le guerrier
Sur le chemin des reconquêtes,
Et l'homme fidèle à son serment d'honneur. »

Mais qui pourrait dire combien de fois Mustafa s'inclina devant Madani ? Dites-moi, qui sinon Dieu lui-même saurait tous les bienfaits dont Madani combla Kala Jula ?

Mustafa devint borgne, cela à Ségou nul ne l'ignora. En mangeant chez un ami un gran de fonio lui entra dans l'oeil, il le frotta tant et si fort qu'il le perdit. Désespéré, il s'enferma ; pendant un mois, Madani ne le vit pas.

Croyant à sa fuite, le fils de Lamdo Julbe, suivi de toute sa cour, vint s'en assurer. Mustafa était couché dans un hamac tandis qu'un jeune gawulo lui jouait du nkoni.

— Kala Jula ! un mois sans te présenter au palais... aurais-tu trahi ta parole ? Ou alors la peur de te voir vaincu ?...

— Peur, en effet, Prince... j'ai perdu un oeil, et quelque courtisan pourrait se rire de moi.

— Je m'en vais te délivrer de ton angoisse : de ce jour, de ce lieu, j'ordonne que tout courtisan, tout marchand dans la ville de Ségou commence à compter à parter de trois, cela pour ménager ta susceptibilité.

— Pour la délicatesse de son intention...

— J'ai pensé que Kala Jula aurait enfin remercié le fils de Lamdo Julbe.

— Kala Jula aimerait mieux s'arracher le second oeil.


Tandis qu'il rentrait au palais, un courrier annonça à Madani que les Bambaras de Taban s'étaient rebellés contre son autorité. A l'instant même il rassembla toute l'armée.

— Je veux être des vôtres, dit Mustafa.

Madani essaya de l'en dissuader. Mais à tous ses beaux arguments, Kala Jula répondait :

— Un serment d'honneur me lie au fils de Lamdo Julbe. Son combat est mien !

Madani s'inclina, et de mauvaise grâce.

Taban, assiégée, fut prise d'assaut et les représailles effrayantes. Tandis qu'elle regagnait Ségou, sept chasseurs encerclant un fromager défièrent l'armée entière.

— Ils cherchent une mort honorable, dit Madani. Ils ne l'auront pas. Que sept talibés des plus braves leur livrent un combat loyal !

— En adresse, répondit Mustafa, les chasseurs bambaras n'ont point d'égal, et le fils de Lamdo Julbe perdrait sept de ses meilleurs guerriers.

Il mit pied à terre, et à genoux devant Madani :

— Aujourd'hui, dit-il, j'ai décidé d'enfreindre mon serment. Et je dis merci au fils de Lambdo Julbe pour les quatre femmes qu'il m'a offertes. Merci à toi, fils de Lamdo Julbe pour ce sabre tout en or...

Avant de mourir, j'enfreins mon serment et, à genoux devant toi, je demande que courtisans et marchands comptent à nouveau dans la tradition des ancêtres...

J'ai peur pourtant qu'un courtisan livré à l'amble douce de mon cheval ne se réjouisse de ma mort...

Il se remit en selle et tout seul chargea les sept chasseurs. Il fit feu, six détonations lui répondirent...

— Fils de Lamdo Julbe ! cria-t-il, ordonne à six talibés d'attaquer au sabre avant qu'ils ne rechargent leur fusil.


On transporta Mustafa à Ségou. Pendant que les tabibis soignaient ses blessures, ses quatre femmes, contenant leurs larmes, improvisèrent une chanson qui parle d'un amour brisé au temps des confidences.

« Il est parti, nous laissant
A notre solitude
Celui-là qui offrait le repas servi
Comme la mère le lait de son sein.

Mais que le mauvais parent
Ne s'y trompe pas.
Kala Jula qu'on dit mort
Vivra pour nous.

O vous, familles nyamakala de Ségou !
Combien était brave Mustafa,
Janbakate de père et de mère
Et second fils par sa naissance !

— Les femmes aimantes et fières sont belles dans leur habit de deuil, dit Mustafa en souriant. Mourir sans vous voir voilées de blanc...

Toutes les femmes de Ségou portèrent le deuil de Kala Jula. Et quand il s'en fut, sous les doigts fébriles de son gawulo, la chanson de ses femmes devint une musique que Madani aimait à entendre....

« La tara chante le guerrier
Sur le chemin des reconquêtes,
Et les chevaux au vol léger,
Et la veuve qui loin de geindre
Garde pour elle seule sa douleur intime...»

Ministère de l'information du Mali. 1971. Première anthologie de la musique malienne: 5. Cordes anciennes. Barenreiter Musicaphon, BM 30L 2505.

(Tara)

Tara is connected with the epic poem of El Hadji Omar Tall. It means, "He has gone" to war. "He has gone to the land of death", for death and war were linked together in those heroic times.

He has gone
Sheikh Omar has gone
And has abandoned us,
Us, who have no
Father beside him...

Ministère de l'information du Mali. 1971. Première anthologie de la musique malienne: 6. Fanta Damba: La tradition épique. Barenreiter Musicaphon, BM 30L 2506.

(Tara)

Dedicated to the memory of El Hadji Omar (Omar al-Haj), the great Toucouleur conqueror and fighter against the French invaders.

Sacko, Fanta. 1972. Musique du Mali. Vol. 1. Fanta Sacko. Barenreiter Musicaphon, BM 30L 2551.

(Tara)

This song was first dedicated to the Toucouleur conqueror El Hadji Omar (Omar al-Haj), then to his eldest son Amadou Sékou, who was his spiritual and temporal successor, and finally to the Tallossi dynasty (the descendants of the above-mentioned conqueror). It is evocative both of the victorious rides of the Foutanké armies across the steppes and savannas, and of the despair of those whom their distinguished chiefs abandoned on the spot. And the song says this:

He has gone...
He has gone, the great conqueror,
He has gone, the pious fighter,
He has gone...
And has left us alone.
He has gone...
And has left us without guidance,
Without support, and without hope.
He has gone...
On fiery horses
Towards new horizons...

Sissoko, Bazoumana. 1972. Musique du Mali. Vol. 2. Bazoumana Sissoko, le vieux lion II. Barenreiter Musicaphon, BM 30L 2553.

(Tara)

Tara is dedicated to the memory of El Hadji Omar Tall, a Toucouleur conqueror, and, by extension, to all his descendants.

Sissoko, Bazoumana. 1970. Mali: Epic, Historical, Political and Propaganda Songs of the Socialist Government of Modibo Keita (1960-1968). Vol. 1. Recorded at Radio Mali 1960-64. Lyrichord, LLST7325, Albatros, VPA 88326.

(Tara)

Like Band 1, Side 1, this is a national epic song today well-known in Mali, and now a symbol of the new nation. It is dedicated to the great Tuculor warrior El Hadji Omar Tall of the Talossi dynasty, and to his son and successor, Amadou Sekou. The song recalls the adventures of the Foutanke warriors in the savvanahs and steppes of Mali when they fought against the French occupation of their country. It is sung in the Malinke language.

"He has left us
the great religious warrior has left us
the great conqueror has left us
he has left us
he has left us alone
he has left us alone without a leader..."

Knight, Roderic. 1982a. "Manding/Fula Relations as Reflected in the Manding Song Repertoire." African Music 6 (2): 37–47.

(Tara)

p. 39

Table One . . . includes the best known, most often heard, or otherwise significant songs in the [Gambian] repertoire. In each column the top few songs are the oldest, and the bottom few are the youngest. The majority in each case fall somewhere in between (often in the nineteenth century), but no chronological ordering beyond this is intended, since it is often not possible to date a song exactly. Most of the songs bear the name of their owner as the title. Where they do not, his name is shown in parentheses next to the title. The letter code at the right represents the person's "claim to fame" or calling in life, as shown in the bottom of the list.

Image not available.

p. 40

Table Two shows the same fifty songs again, grouped this time by the ethnic background of the people commemorated.

Image not available.

p. 43

El Hadj Omar himself does not appear to have his own song in the Mandinka repertoire at present, but his sons Lamin Julube and Muntaga Taal are honored with the songs Tara and Maki, respectively.

Jessup, Lynne. 1983. The Mandinka Balafon: An Introduction with Notation for Teaching. La Mesa, Calif.: Xylo.

(Tara)

pp. 146–59 (Appendix 2: Balafon Repertoire)

Title Tara
Translation:
Dedication: Lamin Julube, Seho Omar Fuutiwu
Notes: L.J.: a Fula; S.O.F: a saint
Calling in Life: king or leader, Religious leader
Original Instrument: Kontingo
Region of Origin: Tilibo
Date of Origin: M (19th & 20th c. up to WWII)
Sources: 3 (R. Knight 1973)

(Tara)

p. 10

L'hymne à El hadj Oumar constitue un autre chant classique mandingue intitulé 'Tara", ce qui veut dire : "Ils sont partis". Ce morceau se termine par des chants liturgiques en arabe. Ce chant, pathétique oraison funèbre, a été également enregistré sur disque par l'ensemble instrumental et choral de Guinée [sic].

pp. 112-14

HOMMAGE A EL HADJ OUMAR TALL
(ELHADJ [SIC] OUMAR TALOU TARA MINI)
OU ELHADJ OUMAR TALL EST ALLÉ ?

Ils sont allés vers l'Est,
Nos combattants sans nombre
Sont allés vers l'Est
Et n'ont pas reparu.
Ils sont allés vers l'Est,
Nos multitudes de griots
Sont allés vers l'Est
Et ont disparu
Ils sont allés vers l'Est,
Nos foules de "Finas1",
Excellents porte-parole
Sont allés vers l'Est
Et ne sont pas revenus.
Mais où sont-ils allés ?
Où sont allés tous ces hommes vaillants ?
Mais où sont-ils allés ?
Où sont allés tous ces grands égreneurs de chapelets ?
Mais où sont-ils allés ?
Où sont allés tous ces possesseurs d'eau de zem-zem2 ?
Mais où sont-ils allés ?
Où sont allés tous ces spécialistes
De circonvolutions autour de la Kaaba ?
Mais où sont-ils allés ?
Où sont allés tous ces hommes de Safa et Marwa3 ?
Mais où est-il allé ?
Où El Hadj Oumar Tall est-il allé ?
Ils sont tous allés vers l'Est
Et ne sont pas revenus.
Il n'y a de Dieu qu'Allah
Et Mohamed est son prophète.
Voyez-vous, cette terre
Que nous foulons au pied
Avec tant d'insouciance,
Cette terre dénommée "Tourabi4"
A mangé des millions d'hommes de valeur !
Oh ! ne m'humiliez pas !
Dieu sait que je n'aime pas
Les humiliations en public !
Oh, ne m'insultez pas !
Dieu sait que je déteste
Les insultes en public !
Mais j'insiste pour dire :
Où est-il allé ?
Où El Hadj Oumar Tall est allé ?
Dieu a dit dans son coran
Et dans d'autres livres islamiques
"Cherchez à me connaître
Avant de prétendre m'aimer
Comment celui qui ne me connaît pas
Pourrait-il m'adorer à bon escient ?
Même si le monde demeurait éternel pour tous,
Néanmoins, le prophète Mohamed
A respiré la santé et subi la mort.
Celui qui tremble
Devant la majesté du Seigneur
Et maîtrise son âme des passions,
Aura le paradis pour demeure5.
Tout ce qui est sur la terre périra.
Seul le visage de Dieu subsistera
Tout auréolé de gloire et de majesté6
Et vous aurez répondu à la question
Où El Hadj Oumar Tall est allé ?7

1 Finas sont les griots porte-parole, tandis que les djélis sont les griots musiciens et chanteurs
2 L'eau de Zem-Zem est l'eau bénite musulmane que les pélerins ramènent de la Mecque et qui est puisée d'un puits découvert par Abraham à la recherche de son épouse.
3 Safa et Marwa sont des lieux saints. Les pélerins font sept fois l'aller et retour entre ces deux lieux à la Mecque.
4 Nom arabe de la terre ou de la poussière.
5 79ème sourate des angesarracheurs d'âmes.
6 55ème sourate du Très Cément. Cette partie coranique est en arabe. Elle faisait partie intégrante du chant traditionnel. Mais en 1993, il a été précisé que les versets du Coran devraient être récités et non chantés.
7 El Hadj Oumar Tall né vers 1797 était Toucouleur. Après le pèlerinage à la Mecque, il se rendit de Pador au Fouta Djallon suivi de milliers de disciples qui étaient aussi des guerriers. Du Fouta, il poursuivit sa marche vers l'Est, prit Ségou mais trouva la mort dans des conditions mystérieuses dans les falaises de Bandiagara. Le chant traditionnel "Tara", pathétique oraison funèbre composée et entonnée par les griots est un chant classique dans la musique mandinque. [sic] C'est un chant émaillé parfois de citations du coran. Parfois, la fin de cet hymne est entre coupée de pleurs et de sanglots de la part des griottes chanteuses. Tara, c'est le grand départ sans retour.

El Hadj est le titre accord éaux hommes qui ont accompli le pèlerinage à la Mecque et la Kaaba est la maison-sanctuaire évoluent, autour de laquelle les pélerins évoluent.

C'est un chant déjà enregistré sur disque par l'Ensemble InstrumentaI et Choral de Guinée vers 1965. C'est plutôt un chant patriotique de méditation et non de danse, Les griots l'appellent "Tara". Moi je l'ai entendu chanter depuis 1937.

Charry, Eric. 2000. Mande Music: Traditional and Modern Music of the Maninka and Mandinka of Western Africa. Chicago; London: University of Chicago Press.

(Taara)

p. 20

Pieces dedicated to Fulbe leaders make up a significant component of the musical repertories of Mandinka and Maninka jalis (Knight 1983). The most widespread of such pieces is Taara, dedicated to al Hajj Umar Tal.

p. 23

The vast majority of jelis are well educated in Islam, and many are devout muslims. Quotations from the Koran are common in their narrations and singing, and pieces dedicated to religious leaders (such as Taara, dedicated to al Hajj Umar Tal) frequently attract such quotations.

p. 110

. . . Taara, a classic known in much of West Africa that is the vehicle for recounting the life of the Fulbe jihad leader al Hajj Umar Tal . . .

p. 148

Image not available.

pp. 153–54

Koni Pieces: The koni is a wellspring for jelis of the sahel and northern savanna. The two most important and widespread koni pieces are Tutu Jara and Taara. Taara is dedicated to the mid-nineteenth-century Fulbe jihad leader al Hajj Umar Tal, who from his base in Futa Toro conquered much of the Senegalese and Malian sahel including Segu. Given the expanse that Tal traveled and conquered, the piece is used to praise travelers. One of Umar Tal's jelis has been identified as Mustafa Jali Musa Diabate, who may have been the composer of Taara. Performances of Taara often move directly into Maki, a related piece apparently dedicated to Umar Tal's second son Maki, probably born in 1836 (Robinson 1985:105–6).87

87. According to Sidiki Diabate (1990-per:73–81), Mustafa Jali Musa's father, Amadu Jali Musa, was also Umar Tal's jali, and Maki was adapted from Taara by Jaliko Madi Diabate from Guinea, who played the soron. Based on information from Djigui Kouyate and Diely Baba Sissoko, M. Diabate (1970a:85–96) reports that Taara was composed by Moustapha Diabate, who was the jeli of Madani Tal, son of al Hajj Umar Tal. Ba Konaré (1993:239) notes that the jeli of al Hajj Umar Tal was Jeli Musa Diabate, whose son Karamoko Jeli Mamadi Diabate was the jeli of Muntaga Tal, son of al Hajj Umar. Karamoko Jeli's daughter Kiatou Jeli was a well-known singer in Mali in the 1940s and 1950s. One of the more idiosyncratic versions of Taara is Mory Kante's (1996-disc) On yarama Foulbêh, a tribute to Fulbe peoples done in the slow 6/8 style more typical of African American ballads of the past few decades.

p. 248

The earliest written source specifically indicating that Mande music was being played on the guitar may be Fodeba Keita's (1948) Chansons du Dioliba, a twenty-to twenty-five-minute play consisting of one actor rendering Keita's poetry accompanied by a guitarist. . . . In a collection of works published in 1950 as Poèmes africainees, Keita continued this idea, naming pieces from a wide variety of regions and historical eras, including . . . Taara, dedicated to al Hajj Umar Tal.

p. 285

Three other jeli pieces are standard in the repertory of Malian acoustic guitarists, once again because of their traditional associations: Tutu Jara, . . . Taara, dedicated to al Hajj Umar Tal; and Lamban . . .

pp. 289, 290

(See Charry, 2000.)(Guitar transcriptions and discussion.)

pp. 398–401 (Appendix C: Recordings of Traditional and Modern Pieces in Mande Repertories)

Koni: Taara

Orchestre de la Garde Républicaine (1967)
Ensemble Instrumental de la Radiodiffusion Nationale (1970)
Orchestre Régional de Mopti (1972)
Fanta Sacko (1972)
Fanta Damba (1971)
Bazoumana Sissoko (1971b)
Batrou Sekou Kouyate and N'Fa Diabate ([Ministry ofInformation of Mali 1971, vol. 5] Musiques du Mali 1995a)
Sory Kandia Kouyate (1971)
Orchestre National "A" de la République du Mali (1972)
Mamadou Seck and Boubacar Diabate (1977)
Camayenne Sofa (1975, 1977)
Les Ambassadeurs (1980a)
Diabate Family of Kela (1994)
Oumou Dioubate (Super Bobo, 1995?)
Mariam Kouyate (n.d.)
Mariam Kouyate, Mamadou Diabate, and Sidiki Diabate (1995a)
Mory Kante (On Yarama Foulbeh, 1996)
Moriba Koita (1997)

Kienou, Amadou. 2004. Sya: Rhythmes de la Tradition du Burkina Faso. Felmay, FY8083.

(Tara)

Composition based on a traditional song of farewell to a close friend or beloved.

Bangoura, Mohamed "Bangouraké." 2006. Mandeng Jeli.

(Tarah)

From KanKan.

Tarah means "gone." People sing this song when an important person who has come to visit is leaving the village, the griot sings this song to honor them.

Camara, Naby. 2007. Lagni-Sussu Kanteli.

(Tahra)

A famous song from Guinea, sung only for famous and respected people.